Nous sommes volontaires !

Gérald Elbaze
14 min readDec 8, 2020

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ou comment être à la hauteur du défi de l’inclusion numérique quand toutes les planètes semblent alignées…

La promesse du “numérique pour tous”, c’était d’accéder, d’ouvrir, de découvrir, de se décentrer, de créer des passerelles.
Pourtant, trop souvent le numérique c’est le culte de l’immédiateté, la perte de l’attention, l’hystérisation des échanges, la radicalisation des postures.
Pas seulement. Évidemment. Mais c’est aussi cela.

Le numérique en tant qu’opportunité, pour des millions de citoyens ce n’est pas gagné ! Le numérique en tant que facteur aggravant des inégalités, pour des millions de citoyens, c’est un fait.

C’est dans cet écart entre l’ambition affichée et les décisions actées que résident méfiance puis défiance, parfois souffrance et trop souvent sentiment de relégation.

“Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté” — Alain

Il faut donc choisir : se résigner ou essayer.

Alors depuis 20 ans, des “gens” essaient. Partout. Hier ils ont été animateurs multimédias, animateurs d’EPN, médiateurs numériques, ambassadeurs numériques, demain ils seront conseillers numériques. Peu importe. D’ailleurs le plus souvent ils ne sont pas désignés par le métier qu’ils exercent mais par le type de contrats qu’on leur laisse : ils n’ont pas de métiers, ils sont emplois-jeunes, emplois d’avenir, services civiques, catégorie C de la FPT.

Mais ils ont été là. Et ils ont fait ce qu’ils ont pu.

Une armée de tisseurs qui essaient de faire du lien et des connexions quand tout se rompt. Une armée sans officier, sans but partagé, une légion sans organisation, qui se bat sur le terrain sans bien savoir quand et pourquoi ça a commencé et quand ça doit se terminer.
Ils font. Ils essaient. De partager ce qu’ils savent faire, d’aider celles et ceux pour qui c’est plus difficile. Parfois maladroitement. Mais dans l’immense majorité, ils le font sincèrement.
Et ils sont finalement tout aussi invisibles et inaudibles que celles et ceux qu’ils sont censés accompagner.

Ils sont quelques milliers. Pour aider quelques millions.

Impliqué tout comme eux, depuis 20 ans, je cède parfois au pessimisme. Comme une humeur que j’espère passagère.

Puis, comme eux, je relève la tête.
Et je regarde le défi. Et celles et ceux qui n’ont pas choisi.
Et je fais, une fois encore, le pari du “nous” plutôt que celui du “je”.

Et, parce que nous sommes volontaires, nous faisons, jour après jour, le choix de l’optimisme.

Et chaque jour que nous contribuons à fabriquer une solution, nous prenons le risque que s’ensuive une déception.
Et si on ne regarde que ces dernières années écoulées, nous avons énormément fabriqué ! Comme rarement…

Nous avons construit:

  • un regroupement national sous la forme d’une coopérative (La MedNum),
  • une véritable Stratégie Nationale pour l’Inclusion (la SNNI)
  • en faisant le choix d’une méthode (celle de la coalition plutôt que de la compétition)
  • quelques solutions opérationnelles au service de l’inclusion (APTIC, Pix, Aidants Connect)
  • des organisations intermédiaires financées pour aider les territoires (les hubs france connecté)

Nous avons réussi :

  • à mobiliser des fonds comme jamais (désormais plusieurs centaines de millions d’euros mobilisés)
  • à stimuler des énergies comme jamais : Solidarité Numérique a marqué la plus formidable capacité de mobilisation et la traduction concrète de l’esprit de “grande coalition” annoncée. Plus de 2000 médiateurs volontaires pour aider et se réinventer [1]. Des grandes entreprises telles que Salesforce (mais pas seulement) mobilisées et volontaires pour permettre d‘y arriver.

Et que les individualités l’acceptent ou non, c’est un “nous” qui a permis d’aboutir, jamais un “je” isolé, aussi brillant soit-il.

Oui mais voilà.
Nous avons réussi les mobilisations financières, colossales comme jamais, donc les appétits s’aiguisent.
Nous avons réussi sur la base de fondamentaux éthiques.
Le risque majeur c’est désormais d’affronter des postures amnésiques. Des postures qui oublieraient, chemin faisant, les raisons de ces déploiements d’énergies.

Alors vient le moment où il est utile de dire les choses clairement pour éviter les désagréments :
Ce qui est acquis : plusieurs centaines de millions d’euros
Ce qui est à faire : un peu plus d’une dizaine de millions d’heureux.

Tel est le défi. Et telle sera le principal critère d’évaluation de bon usage des moyens mobilisés.
Que celles et ceux qui aspirent à se “faire du gras” sur le dos de cette mobilisation s’assurent de savoir faire d’abord une simple division : 250 millions d’euros mobilisés pour 13 millions de bénéficiaires éloignés, c’est 19,23€ par citoyen visé. C’est bien plus que jamais. Mais pas suffisant pour faire autre chose que l’objectif annoncé : accompagner concrètement les personnes les plus éloignées.

Tirons-en un premier enseignement : sans la fameuse stratégie de coalition, peu de chances d‘être à la hauteur de nos déclarations d’intention.

Que celles et ceux qui aspirent à se “faire briller” sur le dos de cette mobilisation s’assurent de ne pas oublier nos pérégrinations.
Ce n’est donc pas le moment, pour quiconque de croire qu’il peut faire “seul”.
Et chaque fois que cela a été essayé, ça c’est mal terminé.

Pour autant cette mobilisation sans précédent nous crée, collectivement, une obligation :

Être capables de (se) grandir : pour passer de “essayer” à “réussir”.

Faire le choix de l’optimisme c’est prendre un pari.
Le pari de ne pas céder à la défiance.
Cela suppose quelques postulats. Histoire de pouvoir se faire confiance. Et accessoirement d’en tirer ensuite quelques constats.

Postulat n°1 : pas de fatalité à ce que la médiation numérique soit amnésique

La médiation numérique a une histoire. Nous ne sommes pas obligés d’en être l’otage en n’étant tournés que vers le passé. Mais ce serait une bonne idée, pour imaginer l’avenir, que de ne pas l’oublier :

  • par égard d’abord pour celles et ceux qui ont permis de justifier pareille mobilisation,
  • pour ne pas laisser quelques-uns ré-écrire l’histoire comme cela les arrange désormais,
  • mais surtout pour en tirer quelques enseignements, voire, soyons fous, quelques évaluations...

Et singulièrement nous devons pouvoir regarder ce qui a été lancé, par qui, ce qui a réussi, ce qui a échoué. Et ce qui a été abandonné en rase campagne. On peut le faire sur 20 ans et ça peut permettre d’éviter de rejouer deux fois la même histoire…

Car depuis 20 ans, tant se sont imaginés formidables inventeurs quand ils réinventaient le fil à couper le beurre : chacun y est allé de son label (avec nous ce ne sera vraiment pas pareil), de son appel à projet (local ou national) [2], de sa nouvelle dénomination (EPN, Cyberbase, fablab, MSAP, Maison France-Service, tiers-lieux, etc… etc…) selon un cycle qui correspond le plus souvent à celui des élections.
Fermant le précédent pour ouvrir le suivant [3].
Sacrifiant le capital accumulé pour prétendre incarner la nouveauté.

Mais tout cela pour quel bilan ? pour quel impact social réel ? pour quel aménagement du territoire ? Les évaluations existent. Il est grand temps de les utiliser à bon escient.

Postulat n°2 : nous ne sommes pas obligés d’être aveugles

Le second postulat c’est que nous devons ouvrir les yeux et regarder les choses en face : celles et ceux pour qui nous avons monté tant d’initiatives sont loin d’être les usagers les plus récurrents.
Ils nous servent de justification pour justifier la mobilisation des fonds (et nous avons raison) mais rien, dans nos modalités d’actions, permet d’affirmer que nous arrivons à les toucher, que nous en touchons suffisamment, et que cela permet de transformer leurs vulnérabilités en réelles opportunités.
Nous aspirons à augmenter leur pouvoir d’agir, mais à rien, à part notre profonde conviction, ne démontre que, massivement ou localement, nous avons su y parvenir.
Nous devons pouvoir regarder notre réalité en face : ce n’est pas parce que nous serons plus nombreux à faire comme nous faisons jusqu’à présent, que nous arriverons à un autre résultat : pour le moment les 13 millions de citoyens visés ne sont pas tous les matins à faire la queue devant nos lieux.
Ils sont relégués. Il faudra donc aller les chercher.
Un par un, peut-être. Massivement, certainement.

Il faut donc être capable de faire autrement.
Et si “autrement” pouvait s’accorder, le pluriel serait le bienvenu…

Mais pour autant, faire “autrement” n’est pas synonyme de faire “sans”.

Postulat n°3 : servir plutôt que se servir

Le troisième postulat c’est que notre raison d’être, est de servir (notamment les plus fragiles) plutôt que se servir (et notamment de l’alibi que constitue les plus fragiles), se servir de cette noble cause pour franchir les barrières (éthiques), ou pour promouvoir une carrière, ou assurer ses arrières.
Le principal critère d’évaluation de nos actions doit donc être : en quoi cela a changé le quotidien des citoyens ?

Postulat n°4 : nous aspirons à former à l’esprit critique…nous sommes donc capables de l’exercer.

c’est notamment ce qui rend possible l’évaluation. Nous sommes incapables de dire en 20 ans l’impact social qu’ont eu nos organisations. Ce n’est plus acceptable. Parce que nous ne sommes pas même capables de dire si nous avons amélioré la situation ou, paradoxalement, accentué les inégalités, pétris de bonnes intentions.
Nous n’avons pas rien fait mais allons-nous dans le bon sens? On peut ramer avec la plus grande énergie et faire erreur sur le cap.

Postulat n°5 : nous nous devons, entre nous, la bienveillance que nous prétendons apporter aux autres.

La bienveillance, au quotidien, c’est la qualité première que nous devons aux personnes que nous accompagnons. Cela suppose des approches ouvertes, loyales, non-stigmatisantes qui visent à l’autonomie sans en faire un préalable.
Mais nous devons aller au-delà. La bienveillance doit être effective dans l’ensemble de notre écosystème, entre organisations, entre “penseurs” et “faiseurs”.
C’est même toute la différence entre “volontaires” et “bons à tout faire”.
C’est même toute la différence entre “considération” et “exploitation”.

Et pour cela, il nous reste du chemin : trop souvent, sous couvert d’intérêt général, d’économie sociale et solidaire, d’associatif et de biens communs, on observe des comportements et des postures qui vassalisent au lieu d’encourager, qui visent l‘appropriation plutôt que le partage, qui produisent de la recentralisation en lieu et place des coalitions annoncées, qui isolent au lieu de mobiliser, qui concentrent les gains issus des efforts communs faits sous couvert de solidarité.
Dans la startup-nation c’est imbuvable, dans la médiation c’est inacceptable.

Cette bienveillance, c’est d’abord une forme de cohérence avec nos prétentions. C’est aussi une forme de loyauté à nos idées : notre intérêt social et notre raison d’être [4].
De cette bienveillance dépend la réussite ou l’échec de ce que nous entreprenons.
Notamment parce que la bienveillance est une condition pour que les postulats précédents soient acceptables et acceptés.
C’est notamment la condition de l’acceptabilité des nécessaires changements que nous devons promouvoir.
Et pour lesquels nous sommes tous volontaires.

Poser des postulats c’est aussi poser des limites. Et identifier les conditions de réussite. Et révéler ce qui finit par devenir toxique.

Une réponse à la solitude : la multitude

Ce qui caractérise chacun des protagonistes c’est la solitude :

  • la solitude du médiateur,
  • la solitude de chargé de mission inclusion dans sa propre collectivité,
  • la solitude même du décideur qui doit décider sans indicateur ni visibilité.

Face à ces solitudes, l’erreur serait d’ériger des certitudes pour répondre à pareille multitude de défis.
L’erreur serait de croire à la “killing application” plutôt qu’à une articulation de multiples solutions.
L’erreur serait de croire au remède miracle plutôt qu’au travail appliqué. L’erreur serait de tout miser sur une croyance plutôt que sur l’évaluation.
L’erreur serait de céder au délire de l’immédiateté alors que la transformation des sociétés prend du temps. A fortiori pour les citoyens les plus éloignés.

Alors nous sommes volontaires.
Volontaires pour essayer, tester, essaimer, déployer :

  • une multitude d’outils,
  • une multitude de chemins,
  • une multitude d’orientations,
  • une multitude de stratégies,
  • une multitude de pédagogies,

pour être capables de proposer, enfin, une multitude d’opportunités à celles et ceux que nous prétendons accompagner.

La contrepartie c’est d‘en tirer des leçons, des améliorations.
Patiemment. Sérieusement. Équitablement.

Combiner le temps court des urgences légitimes du citoyen relégué et le temps long de fabrication d’une citoyenneté numérique affirmée.

Combiner. L’un des mots-clés.
Combiner le temps court. Le temps de l’urgence. L’urgence de celles et ceux qui sont de plus en plus nombreux dans le non-recours pour ne pas dire le non-accès aux droits. Ceux-là n’ont que faire, à juste titre, de nos circonvolutions, de nos stratégies complexes, de nos billards à 18 bandes : il faut leur répondre. Urgemment. Précisément. D’autant qu’ils ne nous demandent rien. Et qu’ils ne s’adressent même pas à nous. Mais ils sont prioritaires. Donc, en bonus, il faut aller les chercher. Là où la société les a laissé. Dans l’état dans lequel ils sont. Ce n’est pas de notre fait. Mais c’est une réalité. Avec laquelle nous devons composer.

Combiner le temps long. Celui de la latence. Des choses qui se mettent en place. De la formation qui se déploie. De process qui s’imaginent. Et s’ajustent. Le temps qui vient après l’urgence. Celui de la construction et de la structuration. Celui de la découverte. Et des premiers résultats. Et des évaluations. Et des retours d’expériences.
Le temps des modélisations. Des changements de postures. Des changements de modèles. Des approches économiques. Enfin. Pour ne pas confondre volontaires avec uberisation. Pour rendre tout cela soutenable. Donc durable. Soutenable et durable dans le temps.

Combiner ces temporalités c’est ne pas exiger du temps court ce que seul le temps long est capable de produire.
Combiner ces temporalités c’est ne pas se réfugier dans l’alibi du temps long quand on doit produire les premiers secours.

Il ne faut pas être “plein” : il nous faut être nombreux, différents, répartis et organisés.

Nous prétendons former à l’esprit critique pour éviter les bulles de filtres. Alors ne créons pas une énième communauté de gens identiques : cela nous isole au lieu de nous déployer, cela nous caricature au lieu de nous compléter.

Alors la soutenabilité cela passe aussi par la sobriété.
La sobriété pour ne pas réinventer ce qui a déjà été tenté.
La sobriété pour agir concrètement plutôt que de se disperser.

Alors il faut révéler nos chaînes de valeurs : valeurs éthiques et économiques.
Et imaginer des modèles durables de financement de nos initiatives : personne ne le fera à notre place. Mais ça ne peut pas être le problème de tout le monde. À charge de ceux qui prétendent s’en occuper de le faire en toute éthique et transparence.
Et imaginer des modèles durables d’encadrement de nos initiatives : assurer (enfin) un bon niveau d’encadrement, pour sortir les médiateurs de leurs isolements, tout en trouvant le bon échelon de mutualisation pour garantir redéploiement des services et viabilité économique.
Puis imaginer des modèles durables d’orientation : sans quoi, jamais nous n’atteindrons les citoyens que nous prétendons toucher.
Et enfin imaginer des modèles durables et équitables de production : pas besoin de centralisation quand on prétend faire l’aménagement du territoire, pas besoin de solutions uniques quand on prétend répondre à une telle diversité.

  • Nombreux : le plan de relance permet de l’envisager.
  • Différents : c’est d’abord éviter la consanguinité. Et ça c’est pas gagné. C’est ensuite s’assurer que chacun agisse dans son domaine de compétence au service d’objectifs partagés. Et cela suppose d’être ouverts aux nouveaux-entrants.
  • Répartis : répartir les efforts, les compétences et les moyens.
  • Organisés : c’est assumer de se compléter plutôt que de se différencier.

Révéler les chaînes de valeurs c’est aussi révéler que certains ne font pas ce qu’ils prétendent faire: tout le monde a le droit de disposer de “son” lieu et de “ses” usagers. Chacun doit pouvoir choisir ou non d’agir pour les 13 millions. Mais on ne peut pas utiliser les crédits pensés pour les plus relégués et agir seulement entre copains ou sa “communauté”. Et c’est vrai pour tous les échelons…

Révéler les chaines de valeurs c’est aussi révéler collectivement ce qui est toxique [5] pour l’inclusion numérique et y trouver des remédiations : il en va de notre crédibilité et ça permet d’exercer sa distance critique. Si nous ne sommes pas capables de faire le ménage, s’épargner le social washing et la prédation, comme toujours, ça se terminera en name and shame. On y perdra des plumes et des troupes. Autant agir en amont.

Révéler les chaines de valeurs c’est aussi choisir l’équitable répartition des richesses produites:

  • En posant des écarts maximums de rémunération entre les “faiseurs” sur le terrain et les “penseurs” dans leurs bureaux. Tout en rendant notre secteur attirant pour faire venir de nouveaux profils. [6]
  • En posant des règles éthiques sur les montants dédiés aux actions, les montants dédiés à l’intermédiation, les montant dédiés à l’orientation, les montants dédiés à la conception, les montants dédiés à l’évaluation, les montants dédiés à la formation, les montants dédiés à la gestion.
  • En posant des règles de fonctionnement qui garantissent que les financements vont d’abord à ceux qui font plutôt que ceux qui s’assurent d’une rente de position. D’abord parce que nous ne croyons pas dans le “ruissellement” et ensuite parce que de tels fonctionnements sur le dos des plus fragiles c’est tout simplement indécent.

Révéler les chaines de valeurs c’est enfin poser des exigences de réelles évaluations : parce c’est la clé de l’amélioration.

Oui nous sommes volontaires : volontaires pour nous grandir, nous améliorer, volontaires pour réussir.

Nous sommes volontaires, car l’essentiel du défi reste devant nous : aller accompagner les moins motivés, les plus relégués.

Nous sommes volontaires, car nous voyons le monde et notre société qui se disperse, se ventile, façon puzzle. Et que le numérique n’est pas pour rien dans ce délitement, alors qu’il devrait être une opportunité.

Nous sommes volontaires, car nous voyons le chemin parcouru pour parvenir à une mobilisation historique, autant que le retard cumulé dans la mise en oeuvre concrète de solutions.

Nous sommes volontaires, y compris pour accueillir les nouveaux recrutés, car pour relever le défi, il y aura besoin d’une armée. Pas pour remplacer mais pour démultiplier. Pas pour renier notre histoire mais pour augmenter nos capacités.

Nous sommes volontaires, pour faire évoluer nos manières d’agir à condition que ce soit pour faire mieux, plus rapidement, partout, équitablement. Et qu’au-delà de l’affichage des louables intentions nous soyons capables de notre attaquer aux véritables relégations.

Nous sommes volontaires pour agir autrement, différemment et durablement.

Nous sommes volontaires et on a toujours su nous trouver.
Nous sommes volontaires et plus souvent qu’à notre tour les premiers de corvée.
Nous sommes volontaires et nous l’avons prouvé [1].

Et c’est parce que nous sommes volontaires que nous sommes délibérément optimistes.
Car malgré l’envergure du défi, malgré les difficultés de notre société, malgré les injonctions contradictoires, malgré les hommes pressés [7] nous faisons le choix de l’optimiste: car l’optimisme c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal. [8]

Et cela ne fait pas de nous des candides. Mais plutôt des lucides.

Alors on va se retrousser les manches et aller les chercher ces citoyens éloignés [9]. Mais nous serons vigilants, histoire de pas se faire balader.

Vous embarquez ?

[1] : ces 2000 volontaires ont acceptés de lancer la première approche d’accompagnement et de médiation à distance durant le premier confinement lié au Coronavirus en 2020.
[2] : sachant que la mécanique de l’appel à projet est directement lié aux obligations du droit européen. Comme un appel à projet ne peut pas être renouvelé plus de 3 ans, cette approche, si elle est unique, finit par devenir toxique pour toutes formes de développement durable.
La mécanique des appels à projets c’est enfin prendre le risque de se confronter aux mêmes limites que la logique des lieux de médiation numérique : ne cibler que celles et ceux qui sont déjà plus mobilisés.
[3] : un exemple parmi tant d’autres: http://www.penhars-infos.com/2020/08/sept-ans-que-la-cyberbase-de-kermoysan-a-ete-fermee.html
[4] : au sens de la loi Pacte : https://www.economie.gouv.fr/loi-pacte-redefinir-raison-etre-entreprises
[5] : cf l’approche de pharmakon vue par Bernard Stiegler.
[6] : cela demandera sans aucun doute de réfléchir aux portages des emplois si on veut pouvoir faire évoluer la rémunération des personnes bloquées en catégorie C.
[7] : https://www.paroles.net/noir-desir/paroles-l-homme-presse
[8] : Candide, ou l’Optimisme, Voltaire
[9] : en après on s’occupera des 65 millions ;-)

[3] : un exemple parmi tant d’autres: http://www.penhars-infos.com/2020/08/sept-ans-que-la-cyberbase-de-kermoysan-a-ete-fermee.html
[4] : cf l’approche de pharmakon vue par Bernard Stiegler.
[5] : Candide, ou l’Optimisme, Voltaire

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Gérald Elbaze

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